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3 décembre 2009

Le chevalier affronte des monstres


Yvain et le géant Harpin de la Montagne.

Le chevalier Yvain, accompagné du lion qu’il a sauvé, arrive au château dévasté d’un baron qui leur offre l’hospitalité. Un géant, Harpin de la Montagne, a enlevé au baron quatre de ses fils, qu’il veut échanger contre leur sœur pour la prostituer, et défie tout le monde. Yvain décide alors de prêter main forte au baron : il s’équipe et part à la rencontre du géant.

   

                                    

    Aussitôt monseigneur Yvain qui a hâte de pouvoir s’en aller, s’élance sur lui. Il s’apprête à le frapper en pleine poitrine, sur la peau d’ours qui le protège. En face, le géant arrive sur lui à toute allure avec son épieu. Monseigneur Yvain l’atteint en pleine poitrine d’un coup qui transperce la peau d’ours ; le sang qui jaillit du corps lui sert de sauce pour tremper le fer de sa lance. Le géant lui abat un tel coup d’épieu qu’il le fait ployer sous l’arçon1. Monseigneur Yvain tire l’épée dont il sait frapper de grands coups. Le géant s’est imprudemment découvert ; se fiant trop à sa force, il négligeait de porter une armure. Yvain s’élance sur lui, l’épée au poing, et, du tranchant, non point du plat, lui porte un coup qui lui taille une grillade sur la joue. L’autre réplique si violemment qu’Yvain s’affaisse sur l’encolure de son destrier2.

      À ce coup, le lion se hérisse et se prépare à venir au secours de son maître ; emporté par la fureur, il bondit, s’accroche au géant et fend comme il le ferait d’une écorce la peau velue qu’il porte sur lui ; sous la peau, il arrache un grand morceau de la hanche dont il tranche les nerfs et les muscles. Le géant se dégage vivement ; il mugit et crie comme un taureau, car le lion l’a sérieusement blessé. Il lève à deux mains son épieu et veut frapper, mais il manque son coup : le lion  a fait un bond en arrière. Le coup se perd et tombe près de monseigneur Yvain, sans atteindre personne. Monseigneur Yvain leva son épée et lui fourra deux coups au corps. Avant que l’autre ait pu se mettre en garde, il lui avait du tranchant de l’épée séparé l’épaule du buste. Au second coup, il l’atteignit sous la mamelle droite et lui plongea toute la lame de l’épée dans le foie. Le géant s’effondre en proie aux affres3 de la mort. La chute d’un grand chêne n’aurait pas,  je crois, fait plus grand fracas que le géant en s’écroulant.

Chrétien de Troyes, Yvain ou le chevalier au lion (1180) Edition Flammarion.

   

1.        Arçon : partie qui forme le corps de la selle.

2.        Destrier : cheval pour le combat.

                      3.    Affres : angoisse, tourment.

      

YvainHarpin_MsPrinceton

Questions :

  1°) Précisez le temps des verbes surlignés.

  2°) Relevez ces verbes avec leur complément d'objet direct (COD).

  3°) Précisez la nature grammaticale de chaque COD.                           

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